Comment devient-on lecteur ? En lisant, pardi !

Une rencontre en zoom ce matin, 3 mai 2022 avec Michel Van Zeveren et Thomas Lavachery, autour des apprentis lecteurs, animée par Maurice Lomré, avec la participation d’Ariane Leturcq. Au Centre de Littérature jeunesse de Bruxelles.

CLJB 3 mai 2022

Où je m’aperçois que j’adore ces deux auteurs/illustrateurs et que le toujours inspirant Arnold Lobel n’y est pas pour rien. Pas question de travail mais bien l’envie de s’amuser et c’est simplement la base de la créativité.

Il est où le « plaisir » de lire ?

Si la lecture peut devenir un plaisir pour certains, son apprentissage par contre est tout à l’opposé pour beaucoup d’enfants.

Je vous fais grâce des résultats désolants en FWB de l’enquête PIRLS sur le niveau de littératie (compréhension en lecture) des élèves de 4ème primaire ? Et bien non, je vous résume le résultat de 2016, quand la pandémie n’était pas encore passé par là : si les lecteurs (désormais on dit : lecteurs précaires) parviennent à retrouver ou prélever des informations explicites dans un texte, la moitié peine à faire des interférences simples et vont s’arrêter là (oui !). Ne parlons donc pas d’interpréter ou d’ intégrer des idées (et des informations) ou d’examiner et d’évaluer un contenu (la langue et les éléments textuels) qui sont les troisième et quatrième niveaux testés, ils resterons des nébuleuses pour la majorité d’entre eux. On comprend qu’après, le débat sur qui va réussir où et pourquoi, sera évidemment très politique.

L’écrémage et le balayage, pas dans les pratiques ! les lecteurs sont trop lents, comment arriver au sens si l’on reste à l’intérieur d’un mot ou d’un groupe de mots ? Car une des clés de l’apprentissage, disait Maurice, c’est qu’on commence à lire quand on oublie qu’on lit (j’ai médité sur cette phrase, je vous assure que ça parle à l’enfant que j’étais). Sans fluidité dans la lecture, pas d’anticipation, pas de découverte du sens de ce qu’on lit, pas de possibilité d’échanger sur ce qu’on a lu, pas d’accès à l’esprit critique.

Premières lectures

« L’un des secrets des bons livres pour enfants, disait Arnold Lobel, c’est que personne ne peut écrire de livres pour enfants. On doit écrire des livres pour soi-même et sur soi-même ».

Préface de Hulul et Cie, école des loisirs, 2001

Quand pourra-t-on proposer aux apprentis lecteurs, en classe, de lire un livre « en entier  » et pas en petits morceaux ? Heureusement, nos deux auteurs ont concocté pour les premières lectures des histoires passionnantes sous la forme du roman (pour les 7-9 et pour les 8-11 ans).

Tor et les gnomes de Thomas Lavachery, Ma vie en vert de Michel Van Zeveren.

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *