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La voix de la lecture

LA VOIX DE LA LECTURE

À dire vrai, je n’ai pas gardé d’image précise de mes premiers livres d’enfant.  Ces livres ont d’abord existé pour moi sous forme d’ondes sonores.  Bien avant de pouvoir explorer le papier entre mes doigts boudinés, j’ai reçu en cadeau la tiédeur de la proximité d’un corps lisant pour moi.  Le plaisir d’une voix qui m’enveloppait dans un récit magique.  Cette expérience physique et affective de la lecture donnée par mes parents était aussi vitale pour moi que le Betterfood.

Mais la famille s’est agrandie et nous fûmes bientôt trois à jouer des coudes et à grimper sur le bord du fauteuil pour mieux écouter et regarder les images.  C’était très important d’être placée de manière à voir toute l’illustration de la page (en apercevoir un fragment ne correspondait pas du tout à l’idée que je me faisais du statut d’aînée de la fratrie).  Or, il y en avait toujours un, plus petit que moi, plus confortablement installé sur les genoux ou dans le creux du bras, dont la crasse tignasse hirsute masquait le livre tant convoité.  Dépitée, je me vengeais en collant mon visage au plus près de l’épaule paternelle.  Là, mon oreille captait toutes les nuances de la belle voix de baryton qui ronronnait au rythme des pages tournées. J’avais ce grand privilège d’entendre l’histoire à la naissance du son, des mots, des phrases.

J’étais déjà impatiente de pouvoir traduire le langage des petites fourmis noires et bien alignées qui courent en rang, de-ci, de-là dans les images.

Bien plus tard, je désirai à mon tour tenir contre moi, dans l’espace de mes bras tendus soutenant la couverture d’un livre grand ouvert, des enfants qui demandent « et après ? ».

Le grand enfant que je suis a fait le pont entre ces racines dans la lecture et les ailes de la voix qui lit.  La formation en littérature de jeunesse avec Michel De Fourny, toute en érudition et en sensibilité, est venue compléter avec bonheur mes expériences du travail de l’acteur, de la voix humaine et plus particulièrement des phénomènes de la lecture à haute voix.

Ma proposition d’accompagner les lecteurs qui cherchent plus de justesse et d’intimité avec leur corps lisant peut paraître simple au début.  Mais cette matière devient complexe lorsque le travail personnel touche à l’instinct créatif et à l’esprit d’enfance caché en nous.  Mes réflexions sur la voix et la lecture se sont transformées, au fil de l’écriture, en une courte histoire romancée qui suit l’évolution d’une vie et qui va plus loin que je ne l’imaginais…

Chant, cri, parole, chuchotement, hurlement, souffle, râle, toutes ces nuances sont dans le champ de la voix.

Septembre 2000

La Première Porte

Arrivée dans le ventre de la mer, je m’agrippe à la paroi de cette demeure sacrée comme je peux.  Des bruits incongrus et barbares dégoulinent tout près de moi.  Je perds la trace du tambour battant au rythme du cœur universel qui permet à tous les cœurs de battre à l’unisson.  Je rêve de baleines échouées (1).  Abandonnée à moi-même, je tente de me rassurer au bruit doux et humide de la source qui m’injecte la vie.  A l’occasion d’une accalmie, je peux entendre, à travers le parapluie qui sépare le monde de l’eau et celui de l’air, le souffle, cadeau permanent de l’instant.  Je ne connais que la vision intérieure et je n’y vois rien là-dedans, mais je peux deviner un halo de lumière fait des vibrations les plus chaudes.  Je vais enfouir ces informations au creux des cellules fraîchement écloses dans mes lobes cérébraux, cela me sera certainement utile pour plus tard.  J’entends Dieu.  Enfin, je pense que c’est Lui, je ne suis pas sûre, peut-être est-ce quelqu’un qui a la même voix…  A travers toutes ces couches, vous comprenez que ce n’est pas facile.  C’est une voix barbue, avec un oeil au milieu qui me lit « Le livre des Splendeurs ».  Je connais ce texte, il raconte : Le monde est né du Verbe (2).

Je me souviens, lors du grand chambardement qui frappa notre monde, c’est une résonance qui éveilla le Verbe, origine et modulation première de la vie.  Moi, ce que j’ai fait à ce moment-là, j’ai écouté, de toutes mes forces, tous les sens en alerte rouge.  Pour mieux apprendre.  C’est alors qu’une idée m’a littéralement traversée.  Ce qu’il y a de plus profond en toi, pensai-je, c’est ta peau.  Maintenant encore j’en frissonne, ma peau se met à vibrer, parcourue de mille picots divins, elle me fait sentir l’expérience jubilatoire d’accueillir un son qui s’écoule vers moi.  Je suis inondée du bonheur que me procure ce son ricochant sur le magma dans lequel je flotte, comme une pierre fait des ronds dans l’eau.  Je comprends soudain que je suis déjà sacrément incarnée.  Dehors, il va y avoir un lever de soleil sur la terre fraîche, je voudrais tellement aller humer ses odeurs.

Alors, sur une respiration du divin lecteur, dans un murmure, j’ose : Ephphrata… (3)

Lambarena.  Bach et l’Afrique (n°4 : Passion selon St Jean, chorus n°1 de J. S. Bach accompagné par le tamtam d’appel de Sami Ateba et les percussions de Nana Vasconcelos) Mélodie distribution, 1993.

1. Baleine, pour les Amérindiens, est une bibliothèque en pleine mer.  Elle porte en elle le souvenir et le savoir de l’ancien continent Mu et des événements qui ont conduit la race rouge à s’établir sur l’île de la Tortue (Amérique du Nord).  Baleine utilise des fréquences sonores que seul le chaman « clairaudient » peut entendre.

2.  Selon la Kabbale hébraïque, en vertu de la correspondance v-u, l’inversion du mot verbe donne hébreu, dont l’un des sens est : « qui parle à Dieu ».

3. Il lui mit son doigt dans les oreilles…  Puis il dit « Ephphrata », c’est-à-dire « ouvre-toi ».  Et ses oreilles s’ouvrirent et aussitôt le lien de sa langue se dénoua et il parla correctement.  Saint Marc, VII, 31 à 37, Guérison du sourd bègue.

Le Petit Lu

Ça y est !  On m’a plongée dedans.  Immersion totale ça s’appelle.  Rien à voir avec le bain qui rend propre et qui fait de la mousse, non, non !  Un vrai bain de langage, avec les fréquences fondamentales, les tonèmes, l’onomasiologie, la phonologie ad hoc et ses trente-six phonèmes, sans compter le métalangage et le babillage.  Bombardée par cette logorrhée maternelle, je pense à tous mes collègues, de par le monde, qui reconnaissent les mêmes intentions cachées derrière les : Oui, c’est bien, bravo bébé !  Ah, non, pas ça !  Attention ! ou Non, non, non, non !  Avec une intuition sauvage, j’en saisis néanmoins le sens.  Mais je dois vous raconter aussi tous ces objets qu’on me passe sous le nez et que je couvre consciencieusement de bave bien juteuse pour mieux en faire l’analyse linguistique.  Les bébés en Afrique, ils reçoivent la nourriture prémâchée par maman au bouche à bouche, les veinards.  La salive, c’est mon truc, je fais des fils et des bulles et puis je laisse s’échapper quelques bbbb ou mmmm qui extasient mon entourage.  Quel bon public, j’ai même eu droit à des applaudissements l’autre jour.  Mais quand après, j’ai lâché un bon pet de satisfaction pour rajouter à la joie, j’ai soudain désenchanté… Un grand silence gêné a suivi.  Mamie a sauvé la situation en disant : C’est bien naturel, voyons !  Je regrette de n’avoir pas choisi de naître en Inde ou au Tibet, ils sont plus près des vraies valeurs des bébés, là-bas.  Sous nos latitudes, ces bruits sont plutôt mal interprétés en société.  Mais il y a autre chose qui me chiffonne depuis quelques temps : parmi tous les hochets et autres doudous qui atterrissent dans mon berceau, il y en a un nouveau, des plus mystérieux.  Je l’ai baptisé : mon petit cartonné.  C’est un objet magique qu’on ouvre et qui parle (1).  Et en effet, chaque fois qu’on me cache le paysage avec ce carton plié en deux, les grands émettent sur une autre fréquence !  La voix se met à vibrer d’une façon plus posée, comme pour m’expliquer ce qu’il y a sur les images.  C’est passionnant !  C’est au point que je me suis demandé si la voix venait du carton ou de la personne penchée sur moi.  Que ce soit de l’un ou de l’autre, je peux alors, tout à mon aise, entrer dans le petit cartonné avec… mes oreilles.  Car je suis très fière de mon ouïe, c’est elle que je peaufine en ce moment.  Je bois littéralement les paroles avec mes oreilles.  Ne leur dites pas mais, le plus drôle, c’est que je ne comprends toujours rien à ce qu’on me raconte.  Je me concentre sur la musique des mots et ça marche, j’entends les modulations de la voix qui se fait tendre, chaude, claire, cristalline et parfois sombre.  On est étonné des couleurs qu’une voix peut prendre.  Je peux aussi profiter de la chaleur de leur buste et sentir le va-et-vient régulier de leur respiration…  Le nirvâna !  Peut-être est-ce pour ça que je suis venue ?  Pour vérifier si les grands sont encore inspirés par les anges et s’ils reçoivent toujours leurs messages de paix et d’amour(2)

Pour la forme, j’ai déjà utilisé du legato quand tout va bien et du staccato dans un moment de panique, effet garanti !  Pour le contenu, il faudrait tout d’abord que je règle un problème de dentisterie, après, ça devrait roucouler.  Pourvu que les synapses de mon hémisphère gauche continuent leur folle farandole électrique (3).

En attendant, je m’entraîne aux vocalises, c’est très bon pour digérer le petit Lu écrasé dans du jus d’orange.  Quand je suis fatiguée de tout ça, je pense : « Sésame, ouvre-toi », et je me glisse, bercée par la mélodie de ma boîte à musique, dans les bras de Morphée.

The Elephant’s Child.  Narration by Jack Nicholson (n°6 et n°8) ; Music composed by Bobby Mc Ferrin.  Rabbit Ears Production, 1987.

1. Le tout-petit et le livre, réflexion à l’usage des parents et éducateurs, Bibliothèque de Poissy, octobre 1993.

2. Le philosophe Michel Serres définit l’ange non comme une personne mais comme une fonction.  C’est un messager.  Dans tout ce qui touche à la dynamique de la communication, on ressent le frôlement de ses ailes.

3. Voir la synthèse du Dr. Emile Godaux (Faculté de Médecine, Université de Mons) sur l’anatomie du langage in « Neurophysiologie de la lecture » dans les Actes du Colloque de Morlanwelz en 1993 : La lecture entre savoir(s) et pouvoir : des convergences nécessaires.  Ministère de la Culture et CLPCF.

Le Lego du Logos

C’est marrant parce que j’adore me regarder dans un miroir et voir cet autre moi.  J’en vois plein, partout.  Dans la rue, à la crèche et même dans les petits cartonnés qui prolifèrent pire qu’une épidémie de coqueluche.  J’ai compris que je ne suis pas le monde à moi toute seule mais que je suis dans le monde et que je suis capable de communiquer des sons qui donnent un sens à mon cinéma intérieur.  Ma voix, c’est le miroir de mon âme, elle reflète mon état de santé, mes humeurs, mes énergies.  Quand mon cœur éclate de joie boum, lorsqu’on me chatouille, le rire jaillit iiiiiiii comme un rayon de soleil radieux.  La frustration rognognons de ne pas arriver à la hauteur du tabouret qui est devant la grande armoire où je vais trouver les délicieuses confitures mmmmm, amène la tristesse qui se déverse splitch sur mes poumons et provoque des gémissements snsnsnf que je perfectionne en nasillant un brin.  La disparition de maman, la peur de ne plus jamais la voir réapparaître à l’encoignure de la porte du salon, m’a parfois noué les reins au point que j’en ai pleuré bouhouhou comme une fontaine de blues.  Si, à force de philosopher, ma rate se dilate, je deviens chanteuse lalalaala tout en me balançant joyeusement d’avant en arrière ou de gauche à droite (1).  Pourquoi crier quand je me cogne ou me brûle ?  Simple exutoire à une énergie bloquée, méthode naturelle d’évacuation des problèmes par le son.  Élémentaire.  Mais pas suffisant.  Difficile de demander de l’aide.  Par exemple, quand on ne sait pas expliquer où se trouve cette fichue épingle coincée à l’intérieur de la culotte autrement qu’avec un Aaaaaaaah ! éloquent, mais peu explicite.  Je n’ai pas encore toutes les pièces du jeu, c’est clair.  Même si j’ai l’oreille, la voix, le rythme, l’envie, il me manque encore la clé.

Bah ! je retourne à ma pyramide de lego (2) que j’ai commencée ce matin.  Rien de tel que le travail manuel pour se recentrer.  Cet exercice occupe mes doigts et mon esprit vagabonde à la rencontre de Pharaon sur les rives du Nil (3).  Soupir.  Soyons positive, empiler les blocs, ça, je le fais déjà très bien…  Empiler, Euréka !  Bien sûr, je peux empiler les mots les uns avec les autres, je vais doubler les sons, ce sera déjà ça : mama, papa, dodo, bobo, lolo, et coucou, c’est pas mal du tout.  Approbation générale.  Ben voyons, suffisait d’y croire.  Allez, hop, je continue sur ma lancée et si j’empilais aussi… ma colonne vertébrale !  Génial, je vais pouvoir mettre un pied devant l’autre.  Et recommencer.  Je suis d’abord tombée, outch, puis j’ai réessayé.  Allez, je suis debout et depuis que j’ai aligné ces fameuses vertèbres, je me sens comme Atlas qui porte le monde sur son dos (4).  À moi l’espace, la liberté, l’étendue de mes explorations n’aura plus de frontière…  Sauf qu’Atlas, je pense pas qu’on l’ait enfermé dans un parc après qu’il ait tenté la descente de l’escalier de la cave la tête la première bardaf.  Enfin, ce choc a délié ma langue, c’est l’explosion lexicale (5) je voyage en paroles !  J’expérimente le langage comme un nouveau cordon tout neuf, sauf qu’au lieu d’être relié à une mère, je peux lier conversation avec tout ce qui a pattes, plumes ou poils.  Enfin, gloups, presque.

Bouche bée, les yeux écarquillés, j’assiste, pétrifiée, à la lente transformation de ma super tour de lego en une monstrueuse Tour de Babel (6).

Brad Melhdau Songs.  The art of the trio.  Vol. III.

(n°9 : Young at heart).  Produced by Matt Pierson.

1. Marcel Jousse a expliqué les lois de l’enseignement chez les peuples à culture orale.  Tels les Juifs de l’école Christique, tous les « apprenants », sous quelque latitude et en quelque siècle que ce soit, fortifient leur mémoire en accompagnant la récitation par des mouvements corporels réguliers.  In « Schéma de psychophonie » de M.-L. Aucher.

2. Lego.  Au Danemark (1954), contraction de « led godt » : bien jouer.

3. Pharaon, celui dont la bouche parle le langage des divinités, instruit de la lecture et de l’écriture par le dieu Thoth qui créa le monde en poussant un grand cri !

4. Atlas métamorphosé en montagne par le pouvoir de la Gorgone alors que les sirènes seront changées en rocher, pétrifiées, qu’elles se jetteront à la mer ou deviendront muettes en écoutant la lyre d’Orphée…  Mais, Atlas est aussi le nom d’un os, à la base de la nuque, qui porte le poids de la tête…

5. Entre deux ans et demi et six ans, l’enfant accroît son vocabulaire au rythme d’environ neuf mots nouveaux par jour.

6. « Babel signifie la confusion, voulue par Yahvé, pour punir les hommes, les empêcher de construire une tour allant jusqu’au ciel, en faisant que, ne parlant plus la même langue, ils cessent de s’entendre.  Cette tour sert d’image à toutes les divisions, jusqu’entre les éléments du langage et leurs rôles. »  Du langage aux langues Ranka Bijeljac et Roland Breton, Découvertes Gallimard, 1997.

Corps à cœur

J’avance en me dandinant, sans omettre, à chaque pas, de planter une racine dans le sol.  Je dois savoir où j’ai pied !  Le long couloir éclairé de néons m’offre une vue en perspective avec une porte brune sur ma droite, qui se dédouble encore et encore jusqu’à l’entrée de service, tout au fond.  Une porte est entr’ouverte.  Assis sur son lit blanc, un enfant demande : Raconte-moi l’histoire des trois petits cochons et du méchant loup, avec les mots du livre, sans inventer.  Irruption d’un homme et d’une femme en blouse blanche, les yeux penchés sur un dossier.  Ont-ils la même vocation (1) ?  Attaché à mon poignet, mon chien Snoopy me suit sur ses roulettes en bois dans cet univers bruyant de silences et d’alarmes.  Un léger sourire soulève, malgré moi, un coin de ma bouche maquillée.  Avec ce nez de clown en latex collé, je ne peux respirer qu’avec la bouche ouverte.  Je détends ma mâchoire et laisse choir ma langue sous le palais, pour me relaxer.  Toute mon attention est dirigée vers une boule d’énergie souffle/son qui tente une montée au niveau de mes épaules.  Elle risque de fixer une tension musculaire au cou et donc, à la gorge, ce qui peut me bouleverser.  Ce n’est vraiment pas le moment.  Alors, je pense à l’accueillir, je l’accepte dans ce qu’elle est ; une émotion, le trac, une volonté de trop bien faire.  Pour ne pas me laisser emporter par sa vague, je la transforme en langage cœur-corps.  Laisse les mots doux couler, écoute la musique de ton corps.  Prends une large inspiration de détente, va la chercher dans les chaussettes, libère une posture trop tendue vers le haut, là, ça va déjà beaucoup mieux.  Ma position corporelle idéale est juste lorsque je sens que mon bassin sert de support au poids de ma colonne, les genoux légèrement fléchis, les épaules basses.  Je bâille et soupire bruyamment, pour mieux respirer avec le ventre.  Il ne faut pas que je cherche à faire de l’effet, je dois laisser l’effet se faire (2).  Surtout ne pas écouter le mental qui ne demande qu’une chose, c’est d’introduire la panique.  Je ramène calmement mon esprit à l’endroit du cœur, à l’endroit du démarrage de l’émotion.  Retour à la source.  Je ne suis pas là pour faire le clown, voyons, lâche tes connaissances, retrouve la saveur d’un savoir qui te parcoure de l’intérieur.

Quitte le ramage et le beau plumage de ta personnalité.  Le clown intérieur pointe son nez, spontané, joyeux, impromptu.  Observe la transformation, ne cherche pas à comprendre.  Ne projette pas tes propres peurs.  Sois neutre et bienveillante.  Retrouve le Sourire au pied de l’échelle (3).  Dans une souplesse, une écoute du corps sonore et vivant.  Voilà, après avoir enfilé le costume bariolé, avoir dessiné les traits sur mon visage avec du rouge, du noir et du blanc, je suis déshabillée de moi.  Je veux dire que je me débarrasse de mon personnage (4) social, de mes habitudes, de mes ambiguïtés.  Je deviens cet étrange clown docteur qui répond au nom de Zuzut de l’université du Grattez-moi là, s’il vous plaît, merci.  Je cherche toujours le Gai rire (5), l’avez-vous vu par ici ?  Se cache-t-il dans le guéridon ?  La tournée hebdomadaire commence au fond du couloir, sans attente et sans but non plus.  Nous sommes prêts, mon collègue le grand Kip-kap et moi, prêts à accueillir l’inconnu, à réveiller les petites lueurs enfouies sous les pansements, raccordées à des sondes, au creux des cicatrices, éternellement dans le vif de l’humanité.  D’ailleurs, je ne vois plus tous ces sauvetages de la vie, je n’entends que le battement de ces cœurs qui racontent l’obstacle, l’épreuve et l’espoir.

Lentement, sans savoir si le loup a déjà grimpé sur le toit de la maison où brûle le feu de cheminée, j’inspire profondément et je pousse la porte de cette chambre d’hôpital avec la sensation de tomber dans le vide…

Scat rap Jazz Cogne.  Compagnie Lubac(n°6 : Indifférence,

André Minvielle, Bernard Lubat, Patrick

Hozier).  Label Uz, 1994.

1. Vocation, du latin vocatio, action d’appeler.  Lui-même issu de vox, vocis, la voix.

2. Prenez-le comme vous voudrez, ce jeu de mot est de Christian Moffarts, Art-Clown-thérapeute et humoriste : « Laissez les fesses faire ! ».

3. Un livre sur les clowns : « Le sourire au pied de l’échelle » d’Henry Miller, Buchet-Chastel, Paris, 1982.

4. Étymologie étrusque du mot persona, pherrsu : « l’homme masqué », renvoie à un masque de théâtre.

5. « Rire pour Gai-Rire », Docteur Tal Schaller et Kinou le clown, Vivez Soleil, 1994.

Abracadabra

J’aime écouter les voix.  Les voix des émissions dramatiques à l’époque de Radio Pirate, la voix d’Humphrey Bogart qui lance : Play it again, Sam, au Ciné Monti, les voix qui grésillent, sur le vieux tourne-disque de la maison de campagne, en Gaume ; Brel dans Don Quichotte, la grande Piaf, les poèmes de Rimbaud et Verlaine dits par Ferré.  Je goûte aussi aux voix de la nature, les arbres, les cailloux et les coquillages au bord de la mer.  J’explore la transmission, la création et l’improvisation dans des ateliers pour les enfants et j’y suis très attentive à l’expression vocale.  Les enfants ont une voix encore non trafiquée, elle révèle d’infinies richesses de créativité (1).  Mais qui ose encore leur demander de lire à haute voix en classe ?  Cela m’a pris des années avant de connaître ce plaisir de la saveur des mots, de la force d’évocation du langage et du voyage intérieur.  Je cherche une voie avec ma voix, une profondeur, une sagesse, une réponse en forme de questions.  Quand peut-on dire que l’on a trouvé sa voie ?  Qui peut dire qu’il a compris la magie du verbe ?  Comme dans une symphonie où les instruments viennent s’ajouter les uns aux autres, il y a toute la gestuelle qui accompagne la parole.  La danse des regards qui en disent long, l’envol des mains, les mimiques du visage, l’attitude corporelle.  Dans toute communication, il y a des racines et des ailes.  D’où viens-je et dans quel état j’erre ?  Cela demande de se remettre en question souvent.  De se ressourcer, se recycler et pousser chaque fois un pion plus loin sur le damier.  Les choses simples et belles sont souvent les plus difficiles.  Les jeux et les ritournelles de notre enfance sont un peu enfouis mais jamais complètement.  Il faut aller à la pêche aux souvenirs.  Avoir confiance en notre mémoire cellulaire.  Nous ne l’entendons plus, engoncés que nous sommes dans nos habitudes d’adultes.  Retrouver le rire de la petite fille qui soufflait des bulles de savon, qui retenait sa respiration le plus longtemps possible, les joues gonflées à craquer pour battre le record du monde.  Cric-Crac !  Et, si on jouait les yeux fermés, il faut retrouver Nicolas, il se cache toujours dans le coffre à jouets, c’est normal il est trop petit, il pige pas encore le jeu de cache-cache.  Ce jeu éternellement renouvelé, ponctué de grands cris, avec rien que le corps comme jouet, à la fois émetteur et récepteur, dans une créativité éveillée.  Être un chanteur de salle de bain, un chantre du pommeau de douche, c’est à la portée de tous.  Mais, ça se corse dès qu’il y a du public, dès qu’il y a un soupçon d’enjeu, dès qu’il y a mise en situation.

Alors, c’est le hic, l’arrête de poisson, le chat dans la gorge.  Le larynx se noue, la salive devient du béton armé, la voix s’étouffe et s’éteint, c’est l’aphonie, presque l’asphyxie, le cerveau qui bat le beurre, au secours !  Je ne peux plus parler, et pire, mes yeux ont perdu les mots sur le papier !  L’angoisse me fait perdre mon latin et mes sept octaves (2).  Mieux respirer notre vie.  Mieux se détendre, muscler correctement l’appareil respiratoire, retrouver une statique correcte, une gestuelle à soi, développer sa créativité vocale.  Si comme moi vous êtes sensibles à la fragile grandeur de la voix humaine et si vous croyez à la puissance créatrice du Verbe, écoutez le mot de passe, c’est en arabe et ça marche aussi en verlan : Abracadabra !

It izzz some sing.  Bernard Massuir (n°3 : Petite fleur

de Sidney Bechet)

« Les Troyens – Curieux Tympans prod », 1998.

1. L’homme est un être vibratoire dont l’instrument physiologique a été transformé, déformé ou délaissé (Serge Wilfart – Le chant de l’être).

2. Pour Marie-Louise Aucher, cantatrice et fondatrice de la Psychophonie, nous pouvons tous vivre sur sept octaves.  Elle prône notamment le retour au chant familial, équilibre de base pour l’enfant.

Plus on est de fous…

Toutes mes réflexions sur dieu, s’il existe, la vie, le hasard, la chance, me mènent à penser que la vie est un grand jeu.  N’y ai-je qu’un rôle de pion ?  Voyez comme le sujet est vaste, il conduit à de trop graves questions !  Quand on les pose aux maîtres, ils rient, usent de l’énigme, voire même du coup de bâton.  Faut-il donc être joueur avant que d’être sage ?  Là où la tradition chrétienne a longtemps considéré le rire comme une vulgarité, Confucius recommandait de s’esclaffer douze fois par jour.  Les chamans provoquent des crises de rire pour chasser les mauvais esprits.  L’éveil au sens bouddhique est accompagné par le rire.

Le héros de l’histoire qui va suivre s’appelle My Go Shan, il est né il y a trois mille ans et il me semble que nous avons rêvé sous les mêmes étoiles.  Ne me demandez pas pourquoi j’ai décidé de partir à la quête de ce foutu Graal, le rire absolu et libérateur.

C’est l’histoire d’un petit gars qui s’est entraîné à tirer à l’arc les yeux bandés.  Dans son village de planteurs de riz, le jour de la fête de l’été, il va montrer à tout le monde qu’il peut tirer au cœur d’une cible.  Mais la flèche n’atteint même pas la cible.  Elle va se planter dans le derrière d’un porcelet qui a bien regretté sa promenade matinale.  Les rires graveleux des villageois vont pousser notre jeune homme à s’enfuir, gravement humilié.  Sur son chemin, il médite sur ce rire critique qui l’a profondément blessé.  Il croise une procession funèbre et fait l’expérience du rire cynique.  En effet, dans ces contrées reculées, il est d’usage de rire pour accompagner l’âme du mort.  Fort dépité, il rencontre plus loin un grand sage qui connaît le rire blanc et qui ne lui dévoile que quelques rares paroles énigmatiques :

Attache-toi à l’oeuvre,

détache –toi de l’oeuvre,

pour que la flèche fasse mouche d’elle-même.

Partout où il va, il essaye différents rires, sur plusieurs tons, des vocalises, des grimaces en tout genre.  Il imite la maladresse des animaux.  Il va même jusqu’à se tendre des pièges dont il est… la victime !  Tous ces efforts le font pouffer, glousser, ricaner parfois, mais jamais rire du vrai rire blanc dont il rêve.  Ce n’est qu’après s’être vautré de désespoir dans la fange d’un marécage qu’il entend la voix du fleuve lui parler un nouveau langage.  Après des années de méditation silencieuse, sa fine oreille distingue maintenant un froissement d’aile de libellule à trois pas.  Quelle révélation !  Il entend des roucoulements rieurs, des voix de lutins amusés, des jeux de muses… Il comprend que le rire n’est pas une question de voix ou de gorge mais plutôt une question d’oreille ! Ahahahahahahahaha ! Ahahahahahahahah !

Pour rester près de l’eau qui lui a tout appris, le petit chinois se fait pêcheur.  Il devient célèbre pour sa bonne humeur et son rire.  Un rire inqualifiable et inimitable.  Sans moquerie ni cynisme, un rire qui compte autant que les poissons du fleuve.

Chants du monde : une anthologie des expressions vocales (Chants de femmes Inuit).  Cmx.  Armonia Mundi.  Coll. du CNRS.

Réécriture d’un très vieux conte chinois lu dans : « Rire pour gai-rire”.

La petite voix écoute

A mi-chemin entre la formule magique, le mot de passe et le mantra, il existe encore ce que l’on appelle affirmation.  Faisant fi des sempiternelles moqueries envers ce bon docteur Coué, j’ai répété de mon mieux et avec toute la conviction voulue : Tous les jours, à tous points de vue, je me porte mieux.  J’ai dû rêver trop fort.  Je vais franchir cette septième porte les pieds devant.  Couchée.  Et muette (1).  Mais parlez-moi encore, je vous entends toujours !  Communication longue distance disent les Américains.  Mes pavillons auriculaires sont les dernières ouvertures sur le monde vivant.  Avec toute la morphine que j’avale par mes globules, c’est le mieux qu’on puisse faire de nos jours.  Mais je n’ai vraiment pas à me plaindre, je vous reçois sept sur sept.  Et, mieux, j’entends derrière les mots ce que vous voulez vraiment me dire ou même ce que vous n’osez pas me dire.  Je suis là, avec mes antennes invisibles, rapide comme l’éclair, avant même la formulation de votre pensée la plus secrète.  Je me sens pour la première fois toute nue et votre voix me touche.  Et votre voix se livre enfin.  Dans toute son alchimie, mélange subtil de langage, de couleur, de timbre, c’est une merveille.  La saveur de vos mots livre dans son haleine dense des inflexions chaudes et sensorielles.  C’est tellement bon que, de votre vivant, vous ne pouvez en soupçonner la beauté.  Votre voix me met sur la voie.  Pourvu que ce soit la bonne.  Eh !  Là-bas, bonne nouvelle, je vous confirme que le sens de l’humour persiste, bien au-delà de tous les au-delà !  Dire que mes parents avaient choisi pour moi, en guise de bouclier protecteur, un prénom de sainte du calendrier !  Étant une fille, j’ai échappé à : Fet Nat, c’est déjà ça.  Sans le savoir, en prononçant simplement deux syllabes, des milliers de gens dans ma vie ont produit une onde positive à mon intention.  C’est pas beau, ça ?  Et l’effet harmonieux de cette vibration m’a suivie jusqu’à maintenant…  Je devrais vérifier la date d’échéance de la garantie de ce nom, juste pour voir si j’ai pas droit à une petite rallonge.  Une toute petite.  Un jour.  Peut-être deux.  Invérifiable ?  J’ai pas gardé l’emballage !  Il y a une logique, même au ciel.  Bah !  Aujourd’hui ou demain, peu me chaut.  Parlez-moi encore.  Mais ne me saoulez pas de phrases sans queue ni tête, vous savez, les mots sont dangereux quand ils sont volatils, volages, vous n’en connaissez pas toute la portée, sur la gamme mathématique du son et lumière céleste.

Écoutez, une incantation, une voix suave, d’un débit fluide et assez lent me lit les aventures de l’entre-vie-et-mort.  Me donne une impression de sérénité totale, de calme inébranlable (2).  Je suis prête pour me laisser aller aux frontières de l’inconnuEnfin, la lecture finie, nous sommes muets ensemble devant ce qui nous arrive, quand le dernier moment est arrivé.  Dans un silence, j’ai pu le dire.  Devenue émotion pure, sur ma palette sensorielle, la touche « créative », inscrite dans ma spirale adn, émet un bip bip bip continu qui résonne dans une pièce aseptisée, froide et vide.

Stabat Mater de Vivaldi par James Bowman et The

Academy of Ancient Music.  Christopher Hogwood

(Symphonie 25 en Sol mineur, Allegro con brio).

1. Mystère vient du grec muistês, qui donnera le mot « muet ».  Les mots : mystère, mystique et muet sont issus de la même racine.

2. C’est le « terpnos logos » du psychiatre Alfonso Caycedo, fondateur de la sophrologie dans les années 60.  Le discours, d’une qualité particulière, plonge le patient dans l’état de relaxation.

Le jeu de la voix

Prenez un jeu de l’oie tout a fait classique.  Observez bien le plateau de jeu et imaginez que l’oie qui va prendre le chemin en spirale, c’est vous.  Déjà, le fait que ce soit une oie n’est pas fortuit, loin de là.  L’oie sauvage est un symbole du vivant.  Elle représente un des mantras les plus naturels, le souffle, dans son double mouvement d’inspire-expire.  Et son parcours, parsemé d’embûches et de chausse-trappes, part de la terre pour rejoindre le ciel.  Un programme pour toute la vie !

De neuf en oeuf, l’oie va passer par sept épreuves déterminantes que je mets en correspondance avec le travail du souffle basé sur les chakras humains.  Notre célèbre palmipède sert de fil rouge pour nous entraîner à la découverte de la voix humaine, à la recherche d’une partition intime, le joyau de notre expression sonore.

Attention, la porte s’ouvre, il faut franchir le pont, c’est-à-dire, passer d’un plan d’existence à un autre.  Au chakra racine, il y a naissance de la voix intérieure.  J’ai écris le texte de « La Première Porte » en hommage à la vie embryonnaire.

Regardez bien, entre la case 9 et 18, l’oie se noie !  Nous plongeons dans l’élément liquide, qui correspond au deuxième chakra, qui est le chakra sacré, siège de l’énergie sexuelle.  La voix sort vers l’extérieur en cris et en pleurs.

Pour moi, c’est « Le Petit Lu ».

De 18 à 27, gare à l’hôtel.  Le joueur malchanceux devra se reposer.  C’est un arrêt dans la progression spirituelle, un prélude à la maturation.  Couleur soleil, ce troisième chakra est celui par lequel on se construit.  La voix s’articule en langage.  J’ai appelé cette étape « Le Lego du Logos ».

Le trajet de 27 à 36 comporte la terrible épreuve du puits.  Autrement dit : la descente aux enfers.  C’est le retour vers soi-même, la voix se cherche, mais cherche aussi le chœur des voix.  Le quatrième chakra, du cœur, où la voix se donne aux autres dans un « Corps à Cœur ».

Entre la case 36 et 45, il y a le labyrinthe, autre grand symbole initiatique.  Il figure la difficulté du cheminement terrestre, fait d’errances dans des voies sans issues, avant de parvenir au centre caché de soi.  « Abracadabra », la voix s’étrangle, y a-t-il un magicien dans la salle ?

Comme si cela ne suffisait pas, il y a aussi la prison, case 52, qui correspond à une traversée du désert, un retrait du monde.  Dans « Plus on est de fous… », la voix s’essaie à rire, non sans difficultés.  C’est la recherche du chakra de la connaissance (troisième œil).

Nul ne peut accéder au stade suprême s’il ne passe par la case 58 de la mort initiatique… pour parvenir au Lotus au mille pétales (le chakra coronal) à la case d’arrivée : 63 !  La voix trouve enfin le silence dans « La petite voix écoute ».

Musico, biblio & biographie

Musicographie

Chaque chapitre fait référence à une plage musicale qui a inspiré l’écriture de « La voix de la lecture ».

La Première Porte                                            9

Lambarena.  Bach et l’Afrique (n°4 : Passion selon St Jean, chorus n°1 de J. S. Bach accompagné par le tamtam d’appel de Sami Ateba et les percussions de Nana Vasconcelos) Mélodie distribution, 1993.

Le Petit Lu                                                      11

The Elephant’s Child.  Narration by Jack Nicholson (n°6 et n°8) ; Music composed by Bobby Mc Ferrin.  Rabbit Ears Production, 1987.

Le Lego du Logos                                            14

Brad Melhdau Songs.  The art of the trio.  Vol. III.  (n°9 : Young at heart).  Produced by Matt Pierson.

Corps à cœur                                                    17

Scat rap Jazz Cogne.  Compagnie Lubac(n°6 : Indifférence, André Minvielle, Bernard Lubat, Patrick Hozier).  Label Uz, 1994.

Abracadabra                                                    20

It izzz some sing.  Bernard Massuir (n°3 : Petite fleur de Sidney Bechet)  « Les Troyens – Curieux Tympans prod », 1998.

Plus on est de fous…                                        23

Chants du monde : une anthologie des expressions vocales (Chants de femmes Inuit).  Cmx.  Armonia Mundi.  Coll. du CNRS.

La petite voix écoute                                        26

Stabat Mater de Vivaldi par James Bowman et The Academy of Ancient Music.  Christopher Hogwood  (Symphonie 25 en Sol mineur, Allegro con brio).

Le jeu de la voix                                               29

Bibliographie

Les Cartes Médecine – Découvrir son animal totem.  Jamie Sams & David Carson.  Éd. Amrita, 1994, pour la traduction française.

Approche de l’univers sonore – Mantras, sons et phonèmes.  Hélène Foglio.  Le courrier du livre, Paris, 1985.

L’oreille et le langage – Alfred Tomatis.  Le Seuil, Paris, 1991.

Les plans d’expression – Schéma de psychophonie.  Marie-Louise Aucher.  Épi éditeurs, Paris, 1977.

L’homme sonore – Marie-Louise Aucher.  Desclée de Brouwer, Paris, 1984.

La voix libérée – Yva Barthélémy, Robert Laffont, Paris, 1984.

Mystère & pouvoir des sons au temps des pharaons. – Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 1987.

La voix… la vie de J.C. Sergent – Ed. de la Maisnie, 1991.

Trouver sa voix – L.-J. Rondeleux.  Le Seuil, Paris, 1977.

Le chant de l’être – Serge Wilfart.  Albin Michel, Paris, 1994.

La voix de l’inouï – Marianne Ginsbourger.  Éd. Le souffle d’or.

L’art de mourir –J.-Y. Leloup et M. de Hennezel.  Robert Laffont, Paris, 1997.

Catherine VANANDRUEL

Comédienne professionnelle, diplômée de l’Institut des Arts de Diffusion, section interprétation (1984), Catherine Vanandruel rencontre la troupe du Magic Land Théâtre où elle restera jusqu’en 1996.

Après la comédie et l’improvisation, elle choisit de travailler plus particulièrement le clown dans une optique relationnelle.  Elle est notamment responsable depuis lors d’un projet d’animation hebdomadaire en milieu hospitalier “Les Clowns à l’hôpital”, dans le service de Pédiatrie de l’hôpital Érasme à Bruxelles.

Parallèlement, d’autres rencontres vont la mettre sur la voie de la voix humaine et de ses applications dans le plaisir de la lecture.

Catherine anime les formations de « Lecture à voix haute » au Centre de Lecture publique de la Communauté française depuis septembre 1999.

Catherine Vanandruel est très fière d’être la fille d’une bibliothécaire atypique qui lui a transmis très tôt le virus de la fureur des livres.

•  Les Cahiers du CLPCF  •  2  •  LA VOIX DE LA LECTURE  •

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